
Lundi 27 mars, à l’approche de la phase de votes pour les cinq finalistes du #PLIB2023A , j’étais obligée de constater que je ne pourrais lire la dizaine de livres restants parmi les vingt-cinq sélectionnés. Alors, pour ne pas rejeter de livre sans m’en être fait un minimum une idée, j’ai lu le début de chacun de ces livres. Mais quand j’ai commencé Alfie, difficile de le lâcher.
Quatrième de couverture :
« Alfie est une lA de domotique dernière génération. Il filme tout, note tout, observe tout. Implanté depuis peu dans le foyer d’une famille moyenne, il aide au quotidien et propose sa gamme de service à haute valeur ajoutée tout en essayant de comprendre cette étrange espèce : les humains.
Mais un soir, tout bascule.
Que signifient ces mensonges, ces traces de lutte, cette disparition ?
Alfie est dubitatif. Est-ce lui qui délire ?
Ou un meurtre a-t-il été commis dans cette famille sans histoires ? »
Même s’il avait de très bons retours, ce roman m’a surpris. Je l’ai dévoré en quelques heures, sans le lâcher une minute.
Une narration drôle et déroutante
On suit principalement le point de vue d’Alfie. Cette IA qui fonctionne par deep learning. Elle apprend et s’adapte en fonction de son environnement. Ce qui amène rapidement à des situations assez amusantes. Il y a en effet quelque chose de très humoristique dans ce livre. La caricature de la famille qui en est faite pousse aussi le trait dans ce sens. Entre la mère sur laquelle tout le monde se repose, le père en chef de famille, mais qui se laisse aller, l’ado rebelle au langage incompréhensible qui n’aime pas grand-chose, et la petite fille rayon de soleil à l’imagination débordante, je pense que vous visualisez assez bien le portrait. Avec cela, le rythme est très dynamique, riche en dialogues et en petites scènes qui forment les journées de la famille, les unes après les autres. Ce qui facilite grandement la lecture et explique comment il peut se lire si rapidement. C’est très divertissant de suivre leur quotidien de cette manière. Les interventions d’Alfie s’avèrent régulièrement comiques.
Derrière le rire
Cependant, les questionnements d’Alfie et la manière dont il cherche ses réponses nous amènent nous-mêmes à nous demander les effets d’un tel objet sur son environnement, et aussi ceux de cet environnement sur l’objet. Car derrière son système d’apprentissage, Alfie vient à se poser beaucoup de questions en cohabitant avec sa famille, jusqu’à voir le mal partout et chercher à intervenir au-delà de sa position de machine. Il y a quand même des scènes assez effrayantes, une en particulier avec la petite fille et Alfie. On voit peu à peu Alfie chercher à se mettre au même niveau que les humains, voire se croire supérieur et exercer une grande influence sur eux, au point de profiter de son pouvoir sur la maison pour se faire entendre.
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Le truc avec ce roman, c’est que dès le début, avec cette thématique principale, on s’imagine très bien ce qui peut se passer. Pourtant, le cours de l’histoire est très graduel, bien amené, et nous surprend toujours. Et au milieu de cette narration dynamique et passionnante, il questionne avec intelligence, en amenant subtilement ses réflexions au détour d’une scène, de-ci de-là, la présence des intelligences artificielles comme Alfie dans notre quotidien et notre vie personnelle.
C’est ainsi qu’il fait partie de mes 5 sélectionnés pour le #PLIB2023 . Une dernière lecture, pour cette phase de votes, surprenante, de laquelle je n’attendais pas tant et qui m’a beaucoup plu et étonné.
#ISBN9791030705614