Informations :
Editeur : ActuSF
Date de publication : 4 mars 2022
Nombre de pages : 568 pages
Quatrième de couverture : « Roman atypique lycantrope, Meute suit Nathanaël, Val et Calame. Si le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude, le second est un humain à qui l’on a volé la voix alors que le troisième est un loupiot traumatisé, incapable d’accéder à la moindre autonomie. Ce récit fantastique est avant tout celui d’une tranche de vie, de ce moment où tout bascule entre le noir et la lumière. Karine Rennberg est une autrice nantaise.
Elle taille ses personnages dans la pierre en nuance de gris, de ceux à porter du sang en parure pour vous emmener dans les recoins sombres de l’imaginaire lupin. »
Enorme coup de cœur. J’ai été à fond dedans de A à Z. Déjà avant de l’avoir commencé, il m’attirait tout particulièrement. Tout comme le dit la quatrième de couverture, il dégage quelque chose d’atypique. Cela s’est révélé vrai tout au long de ma lecture autant dans le fond que dans la forme. Forme un peu différente de ce à quoi j’ai l’habitude par le système de narration : du présent, à la deuxième personne du singulier. Pour autant, ça n’a pas été si déstabilisant : l’autrice maîtrise ce choix d’écriture et parvient sans mal à le rendre fluide et agréable, y compris dans les changements de points de vue, partagés par Nathanaël, Val et Calame.
Des personnages, eux aussi atypiques : entre Nathanaël, jeune loup-garou qui reste à l’écart de la meute, Val son meilleur ami muet qui appartient à un gang sans vraiment l’avoir voulu, et Calame, un garçon dont on ne sait que très peu de chose et qui est traumatisé par son passé au point de ne laisser quasiment personne l’approcher, il y a de quoi former un trio très particulier. Ensemble, ils doivent faire face à diverses menaces qui hantent le passé de Calame mais aussi les tensions au sein de la meute.
De fait, les personnages et les relations entre eux sont un point fort du livre. Très attachants, bien développés tout en conservant quelques parts obscures, rien que pour eux je n’avais pas envie que le roman s’arrête. Oui j’aurais très envie d’un nouveau roman qui ferait suite à celui-ci juste pour retrouver les personnages là où on les laisse à la fin de celui-ci.
D’autre part, il faut parler de l’univers dans lequel prend place cette histoire. Il est composé d’éléments qui restent sous-jacents, que l’on découvre peu à peu au fil du récit et qui nous dépeignent un monde post-apocalyptique où chaque individu fait de son mieux pour survivre au manque d’argent, d’énergie ou de vivres. Ce n’est pas développé comme un enjeu principal et d’un autre côté, ce n’est pas plus mal puisque ce n’est pas essentiel, mais le fait de prendre conscience de ce contexte apporte vraiment quelque chose dans notre vision des personnages, de leurs problèmes et de leur évolution.
Autre chose que l’on découvre au fil du récit, sans que l’insistance ne soit trop forte et sans que les personnages ne soient identifiés que par cela (ce n’est même pas du tout le cas), les personnages ne sont pas hétéronormés. Et je dois avouer que ça fait du bien de voir un roman qui évoque ce sujet de telle façon, simplement en incluant ces traits comme n’importe quel autre car même s’il y en a plus qu’avant, ça reste rare de le voir ainsi mis en scène comme quelque chose de normal, en fin de compte.
Il y a quelque chose de très touchant dans ce récit et dans ces personnages. Rapidement, l’autrice nous lie à eux et parvient à nous faire ressentir leurs émotions avec force et sensibilité. C’est vraiment une expérience particulière que je vous conseille beaucoup si vous aimez la bit-lit, ici mélangée avec du post-apo, de l’amour, de l’amitié, un esprit de famille au-delà du sang.
Encore et toujours, c’est difficile de parler d’un livre adoré, quand il n’y a rien à en redire et que tout est beau et puissant.
Lisez Meute. Vous ne le regretterez pas.
2 réflexions au sujet de “Meute, Karine Rennberg”